Projet de Manifeste programme du nouveau Parti communiste italien

Table des matières

Chapitre I

 

NOTES

 

1. K. Marx (1818-1883) et F. Engels (1820-1895) ont recueilli et élaboré l’expérience des luttes de la classe ouvrière, utilisant à cette fin les instruments les plus raffinés de la pensée, accumulés du début de l’humanité jusqu’à leur époque :

1. la philosophie dialectique de G. W. F. Hegel (1770-1831) ;

2. l’économie politique d’A. Smith (1723-1790) et de D. Ricardo (1778‑1823) ;

3. le matérialisme des philosophes français des Lumières (XVIIIe siècle).

 

2. Les Etats qui gouvernent les pays capitalistes sont des organes de direction de la bourgeoisie impérialiste : cette classe a le monopole du pouvoir et il est économiquement impossible que les pays impérialistes soient gouvernés par d’autres classes, quelles que soient les formes (démocratique ou autoritaire, monarchique ou républicaine) avec lesquelles la classe dominante règle les rapports entre les groupes qui la composent et les rapports avec les autres classes de la population. C’est pourquoi tous les Etats des pays capitalistes sont des dictatures de la bourgeoisie. Aucun gouvernement ne peut fonctionner dans ces pays s’il n’a pas le soutien de la fraction la plus importante de la bourgeoisie. De la même manière, dans les pays socialistes, le pouvoir sera le monopole de la classe ouvrière, même si, par leur nature, la très grande majorité de la population jouira de fait de libertés et de pouvoirs dans une mesure et d’un type tels que les travailleurs n'en ont jamais eus dans aucun pays bourgeois. En conséquence, l’Etat des pays socialistes sera l’Etat de la dictature de la classe ouvrière (dictature du prolétariat).

Références : K. Marx, Pour la critique du programme de Gotha (1875) ;

V.I. Lénine, L’Etat et la révolution (1917), dans Œuvres, vol. 25.

 

3. “ Le communisme pour nous n’est pas un état de choses qui doit être instauré, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état de choses présent. Les conditions de ce mouvement résultent du présupposé qui existe actuellement. ”

K. Marx-F. Engels, L’idéologie allemande (1845-1846), chap. I (Feuerbach), partie 2, dans Œuvres complètes, vol. 5.

 

4. Productivité du travail humain

La quantité de biens ou services produits par un travailleur dans l’unité de temps est la productivité de son travail. Quand le travail devient collectif, comme dans les usines modernes, il est en général impossible de distinguer la contribution à la production de chaque travailleur particulier. Dans ce cas, la productivité du travail est donnée par la quantité de biens ou services produits par un nombre donné de travailleurs dans l’unité de temps.

 

5. La première société ouvrière anglaise a été fondée par le cordonnier Thomas Hardy (1752-1832). Celle-ci non seulement fit de l’agitation politique mais promut également de nombreuses révoltes entre la population industrielle de Londres et des Midlands. L’Etat a supprimé la société ouvrière en 1799 dans le cadre de mesures répressives générales, mais les mouvements se sont étendus dans l’illégalité et avec des luttes sanglantes jusqu’en 1824-1825, quand l’Etat a atténué les dispositions qui interdisaient aux ouvriers de s’organiser. En 1811, autour de Nottingham et dans les districts voisins, des groupes d’ouvriers ont commencé à détruire les nouvelles machines (luddisme). Le mouvement s’est étendu après 1814 à tous les districts industriels anglais et a été réprimé par l’Etat par des mesures terroristes.

Aux environs de l’année 1830, les ouvriers anglais ont participé activement, à côté de la bourgeoisie, aux luttes pour la réforme du Parlement avançant leurs propres demandes (cartisme) et, en 1847, ils ont arraché la loi qui limitait à dix heures la durée légale de la journée de travail.

 

6. A l’époque de son ascension, la bourgeoisie a produit une théorie des rapports économiques scientifique autant que l’horizon des intérêts bourgeois le lui permettait, l’économie politique classique. Les plus grands représentants furent Adam Smith (1723-1790), David Ricardo (1778-1823), Thomas Robert Malthus (1766-1834). Quand la bourgeoisie entra dans la phase de son déclin et dut lutter non seulement contre les forces féodales survivantes, mais contre la classe ouvrière montante, sa production dans le champ des sciences sociales se dessécha et se réduit à l’exaltation de la société existante et au camouflage des rapports sociaux réels : économie politique vulgaire, économie politique marginaliste, etc.

 

7. “ En quoi le prolétaire se distingue-t-il de l’esclave ?

L’esclave est vendu une fois pour toutes ; le prolétaire doit se vendre chaque jour et même chaque heure. L’esclave isolé est propriété de son maître et il a, du fait même de l'intérêt de son maître, une existence assurée, si misérable qu'elle puisse être. Le prolétaire isolé est propriété, pour ainsi dire, de toute la classe bourgeoise ; on ne lui achète son travail que quand on en a besoin, il n’a donc pas d’existence assurée. Cette existence n'est assurée seulement qu'à la classe ouvrière tout entière, en tant que classe. L’esclavage est en dehors de la concurrence ; le prolétaire est en plein dans la concurrence et en subit toutes les oscillations. L’esclave est considéré comme une chose, non pas comme un membre de la société civile ; le prolétaire est reconnu en tant que personne, en tant que membre de la société civile. L’esclave peut donc avoir une existence meilleure que le prolétaire, mais le prolétaire appartient à une étape supérieure du développement de la société et il se trouve lui-même à un niveau plus élevé que l’esclave. L’esclave se libère en supprimant seulement, de tous les rapports de la propriété privée, le rapport de l’esclavage, grâce à quoi il devient seulement un prolétaire. Le prolétaire, lui, ne peut se libérer qu'en supprimant la propriété privée elle-même. ”

F. Engels, Principes du communisme (1847), dans Œuvres complètes, vol. 6.

 

8. La nature et les lois du mode de production capitaliste ont été exposées par K. Marx dans son œuvre majeure Le capital. Le premier volume a été publié en 1864, le deuxième et le troisième ont été publiés après sa mort par F. Engels respectivement en 1885 et en 1894. Dans cette œuvre, Marx a aussi décrit la naissance et le développement du mode de production capitaliste et de la société bourgeoise jusqu’à la moitié du XIXe siècle.

 

9. Les forces productives de la société comprennent :

- la capacité humaine de travail (force de travail) ;

- la terre, l'eau, les animaux, les végétaux, les minéraux et les autres ressources naturelles employées dans la production ;

- l’expérience et la connaissance employées dans le processus du travail (le professionnalisme) ;

- les ustensiles, les machines, les installations et les infrastructures que les travailleurs utilisent dans le processus productif.

 

10. L’Etat

L’essence de l’Etat est le monopole de la violence que la classe économiquement dominante a confisqué pour elle-même. L’Etat est fondamentalement constitué par l’ensemble des organes chargés de l’exercer (police, forces armées, magistrature, prisons, etc.).

L’exposition la plus systématique de la théorie marxiste de l’Etat est dans l’opuscule de V.I. Lénine, L’Etat et la révolution (1917), dans Œuvres, vol. 25. Les conceptions de l’Etat que les opportunistes et les révisionnistes ont avancé après Lénine, jusqu’à l’“ Etat de tout le peuple ” proposé par Khrouchtchev en 1961 au XXIIe congrès du PCUS, ne présentent pas de nouveauté théorique par rapport à celles démasquées par Lénine.

L’origine de l’Etat est décrite dans l’œuvre de F. Engels, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat (1884).

 

11. Economiquement irréalisables sont les transformations qui sont incompatibles avec la nature du mode de production dominant.

Référence : V.I. Lénine, Une caricature du marxisme et à propos de “ l’économisme impérialiste  ” (1916), dans Œuvres, vol. 23.

 

12. Le capitalisme monopoliste d’Etat est la combinaison des monopoles et du capital financier (il n’est donc pas la combinaison en général de l’ensemble de la classe bourgeoise — chose qui existait déjà —, mais des monopolistes et des rois de la finance) avec l’Etat. Le capitalisme monopoliste d'Etat apparaît à l’époque impérialiste et a eu une croissance particulièrement rapide avec la Première Guerre mondiale. Dans les sociétés à capitalisme monopoliste d’Etat, celui-ci et l’administration publique tiennent directement un rôle déterminant dans la vie économique pour imposer les intérêts de la petite oligarchie des capitalistes monopolistes et des rois de la finance à tout le reste de la société, même au restant de la bourgeoisie (fin de la démocratie bourgeoise). Le capitalisme monopoliste d’Etat est le résultat maximum des efforts de la bourgeoisie de réglementer le mouvement économique de la société tout en restant dans le cadre de la propriété privée et de la libre initiative individuelle des capitalistes.

 

13. Aux premiers siècles de l’existence du mode de production capitaliste, le prolétariat n’était composé pratiquement que de travailleurs manuels dans l’industrie, parce que seule la production industrielle était absorbée par le mode de production capitaliste. De là l’habitude que l’on a par inertie de considérer comme ouvriers seulement les travailleurs manuels de l’industrie. Graduellement le mode de production capitaliste s’est cependant étendu aussi aux autres secteurs productifs, a créé de nouveaux secteurs et a approfondi la division du travail à l’intérieur des entreprises : par conséquent, les travailleurs des autres secteurs et les travailleurs non manuels sont aussi entrés dans le prolétariat. Jusqu’à la seconde moitié du XIXe siècle, la classe ouvrière et le prolétariat ont été toutefois grosso modo encore la même chose. “ Par prolétariat s’entend la classe des ouvriers salariés modernes qui, ne possédant aucun moyen de production, sont contraints de vendre leur force de travail pour vivre ” (Engels). Dans la phase impérialiste de la société bourgeoise, la prolétarisation de la société s’est étendue, d’autres travailleurs ont été réduits à l’état de prolétaires (c’est-à-dire des travailleurs qui pour vivre doivent vendre leur force de travail) même s’ils ne travaillent pas aux ordres du capitaliste pour valoriser son capital. De cette façon sont apparues de nouvelles classes prolétaires, différentes de la classe ouvrière.

Actuellement la classe ouvrière n’est qu’une composante du prolétariat.

A la suite du développement de la prolétarisation de la société, aujourd’hui le prolétariat comprend donc aussi d’autres classes, en plus de la classe ouvrière : les employés des administrations publiques et des organismes à but non lucratif, les employés d’entreprises non capitalistes (artisans, entreprises familiales, coopératives, etc.), et les employés embauchés au service personnel des riches.

Pour une meilleure compréhension de cet argument, nous vous renvoyons au chapitre 3.2. de ce Manifeste programme.

 

14. Caractère collectif des forces productives

Pour accroître la productivité du travail humain, la bourgeoisie a dû développer des forces productives collectives, c’est-à-dire de telle qualité que la quantité et la qualité des richesses produites dépendent toujours moins des capacités, des qualités et des caractéristiques de l’individu particulier mais, et dans une mesure toujours plus grande, de l’ensemble organisé des individus, le collectif, des conditions dans lesquelles le collectif travaille et de la combinaison de cela et d’autres éléments. Parallèlement le travailleur particulier a été réduit à l’impuissance : il peut se procurer de quoi vivre seulement s’il est inséré dans un collectif de production.

 

15. Au début du mode de production capitaliste, les banques donnaient de l’argent sous forme de prêts aux capitalistes et ces prêts constituaient tout ou partie de leur capital productif. Le capital productif est le capital qui augmente en parcourant et reparcourant le processus Argent‑Marchandises (moyens de production, matières premières, force de travail)-Travail-Nouvelles Marchandises-Plus d’Argent (A-M-T-NM-PA). A l’époque impérialiste, la combinaison entre le capital bancaire et le capital productif est devenue si étroite qu’est né une nouvelle sorte de capital, le capital financier (sociétés par actions, consortiums, etc.) sur lequel a grandi le château de la Bourse, de la spéculation financière et du parasitisme impérialiste qui étouffe l’économie réelle et donne lieu aux crises financières.

Référence : V.I. Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), dans Œuvres, vol. 22.

 

16. Formes antithétiques de l’unité sociale (FAUS)

Les FAUS sont des institutions et des procédures avec lesquelles la bourgeoisie cherche à faire front au caractère collectif désormais assumé par les forces productives, restant cependant sur le terrain de la propriété et de l’initiative individuelles des capitalistes et par conséquent en contradiction avec les rapports de production capitalistes. Ils sont des médiations entre le caractère collectif des forces productives et les rapports de production capitalistes qui survivent encore. Les banques centrales, l’argent fiduciaire, la négociation collective des rapports de travail salarié, la politique économique de l’Etat, les systèmes de prévoyance, etc. sont autant de FAUS.

Références : K. Marx, Principes d'une critique de l’économie politique (Grundrisse). Le chapitre de l’argent (1857-1858), dans Œuvres complètes, vol. 29.

Les Formes antithétiques de l’unité sociale, dans Rapporti Sociali n° 4 (1989) ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 0 (1989).

 

17. Plan du capital

A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, plusieurs théoriciens et hommes politiques, bourgeois et révisionnistes, ont soutenu que désormais la bourgeoisie avait atteint la capacité de gouverner le mouvement économique de la société selon son propre plan. Quelques-uns ont soutenu que c’étaient les banques qui les gouvernaient, d’autres que c’était l’Etat. Toutes ces prétentions, se sont révélées être ou des illusions ou des imbroglios.

Référence : Don Quichotte et les moulins à vent. A propos du mot d’ordre “ lutte contre le plan de la bourgeoisie pour sortir de la crise ”, dans Rapporti Sociali n° 0 (1985) ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 0 (1989) ; édition en anglais : dans Social Relations n° 1 (1992).

 

17bis. Giovanni Gentile (1875-1944), philosophe idéaliste renommé, fut ministre de l'Education dans le premier gouvernement Mussolini (1922-1924) et grande autorité du régime fasciste dans l'organisation de l'activité culturelle et des intellectuels. Il fut exécuté par les Partisans. Quand il était ministre, il a introduit une réforme du système scolaire italien, qui est restée jusqu'à la fin des années 60. Un des principes qui inspiraient la réforme était la nette distinction entre le système scolaire destiné à former les travailleurs à la discipline et aux connaissances nécessaires pour les travailleurs salariés, et le système scolaire destiné à former la classe dirigeante. Dans le premier l'enseignement de la religion catholique, jugé instrument indispensable pour éduquer à l'obéissance et à la soumission, avait un rôle central.

 

18. V.I. Lénine, L’opportunisme et la faillite de la IIe Internationale (1916), dans Œuvres, vol. 22.

 

19. J.V. Staline, Principes du léninisme (1924), chap. VIII, dans Œuvres de Staline, vol. 5.

 

20. Crise générale de surproduction absolue de capital

Références : K. Marx, Le capital, livre 3, chap. XV.

La crise de surproduction absolue de capital est traitée dans divers articles de la revue Rapporti Sociali :

n° 0 (1985), La crise actuelle : crise de surproduction de capital ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 0 (1989) ; édition en anglais : dans Social Relations n° 1 (1992).

n° 1 (1987), Krach boursier et capital financier ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 1 (1989).

n° 5/6 (1990), Encore sur la crise absolue de surproduction du capital ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 7/8 (1993) ; édition en anglais : dans Social Relations n° 1 (1992).

n° 8 (1990), Marx et la crise de surproduction du capital.

n° 9/10 (1991), Sur la situation révolutionnaire en développement.

n° 12/13 (1992), La deuxième crise générale de surproduction absolue de capital.

n° 16 (1994-1995), La situation actuelle et nos tâches.

n° 17/18 (1996), Pour le débat sur la cause et la nature de la crise actuelle.

Tous ces articles sont réunis dans l'anthologie La seconde crise générale du capitalisme (en français), éd. Correspondances Révolutionnaires - Librairie Le Point du Jour (Paris).

 

21. La théorie de la situation révolutionnaire de longue durée est un des apports du maoïsme à la pensée communiste.

Référence : Sur la situation révolutionnaire en développement, dans Rapporti Sociali n° 9/10 (1991) ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 7/8 (1993) ; édition en anglais : dans Social Relations n° 1 (1992).

 

22. Le mouvement de résistance des masses populaires à l’avancée de la crise de la société bourgeoise et les tâches des Forces subjectives de la révolution socialiste, dans Rapporti Sociali n° 12/13 (1992).

 

23. “ Le progrès révolutionnaire n’a pas marché avec ses tragi-comiques conquêtes immédiates, mais, au contraire, en faisant surgir une contre-révolution rigoureuse, puissante, en faisant surgir un adversaire : c’est seulement en combattant celui-ci que le parti de l’insurrection a atteint la maturité d’un vrai parti révolutionnaire. ”

K. Marx, Les luttes de classes en France de 1848 à 1850, (1850), dans Œuvres complètes, vol. 10.

 

24. Révolution de nouvelle démocratie

Après que le capitalisme est entré dans sa phase impérialiste, la bourgeoisie est devenue incapable de diriger la révolution démocrate-bourgeoise qui se déroulait ou devait se dérouler dans les pays encore féodaux ou semi-féodaux. Cette révolution devait être dirigée par la classe ouvrière par l’intermédiaire de son parti communiste. Cette révolution est donc appelée révolution de nouvelle démocratie pour la distinguer de l’ancienne révolution démocrate-bourgeoise dirigée par la bourgeoisie. La théorie de la révolution de nouvelle démocratie est un des apports du maoïsme à la pensée communiste.

Référence : Mao Tsé-toung, Sur la nouvelle démocratie, dans Œuvres de Mao Tsé-toung, Edizioni Rapporti Sociali, vol. 7.

 

25. CARC, Sur le maoïsme, troisième étape de la pensée communiste (1993).

L'expérience de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne est exposée dans les volumes 23,24,25 des Œuvres de Mao Tsé-toung.

 

26. Le mouvement de résistance des masses populaires à l'avancée de la crise de la société bourgeoise et les tâches des Forces subjectives de la révolution socialiste, dans Rapporti Sociali n° 12/13 (1992).

 

27. “ Paris ouvrier, avec sa Commune sera célébré éternellement, comme le héraut glorieux d'une nouvelle société. Ses martyrs ont pour urne le vaste cœur de la classe ouvrière. L'histoire a déjà cloué ses exterminateurs à ce pilori éternel, que toutes les prières de leurs prêtres ne réussiront pas à racheter ”.

K. Marx, La guerre civile en France (1871).

 

28. Sur la lutte des classes dans les pays socialistes, voir Œuvres de Mao Tsé-toung, vol. 23,24,25.

Sur l'expérience des pays socialistes, voir dans la revue Rapporti Sociali :

n° 5/6 (1990), L'effondrement du révisionnisme moderne et Pour le bilan de l'expérience des pays socialistes ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 3/4 (1991) ; édition en anglais : dans Social Relations n° 1 (1992).

n° 7 (1990), Encore sur l'expérience des pays socialistes ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 3/4 (1991) ; édition en anglais : dans Social Relations n° 1 (1992).

n° 8 (1990), La restauration du mode de production capitaliste en Union Soviétique ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 3/4 (1991).

n° 11 (1991), Sur l'expérience historique des pays socialistes ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 3/4 (1991) ; édition en anglais : dans Social Relations n° 3 (1993).

 

29. K. Marx, Pour la critique du programme de Gotha (1875).

 

30. V.I. Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme (1916), dans Œuvres, vol 22.

 

31. K. Marx, Pour la critique du programme de Gotha (1875).

 

32. Nouvelle Politique Economique (NEP)

Politique économique pratiquée par l'Etat soviétique entre 1921 et 1929 qui consistait à laisser se développer l'économie marchande et l'économie capitaliste, dans les limites fixées par l'Etat soviétique, c'est-à-dire, laisser agir librement les travailleurs autonomes (en fait les paysans) et les capitalistes, entre les marges fixées par l'Etat prolétarien.

Références :

V.I. Lénine, L'impôt en nature (1921), dans Œuvres, vol. 32.

J.V. Staline, Une année d'un grand tournant (1929), dans Œuvres de Staline, vol. 12.

 

33. Rapports de production

Les rapports de production comprennent trois aspects :

— la propriété des moyens et des conditions de la production, des forces productives ;

— les rapports entre les hommes dans le travail (dans le processus du travail) : travail manuel et travail intellectuel, travail d'exécution et travail de direction, ville et campagne, etc.;

— la répartition du produit.

Références : V.I. Lénine, La grande initiative (1919), dans Œuvres, vol. 29.

Mao Tsé-toung, Notes de lecture du “ Manuel d'économie politique ” (1960), dans Œuvres de Mao Tsé-toung, vol. 18.

 

34. V.I. Lénine, L'Etat et la révolution (1917), dans Œuvres, vol 25.

 

35. “ Dans une phase plus élevée de la société communiste, après qu'a disparu la subordination d'asservissement des individus à la division du travail et donc également l'opposition entre travail intellectuel et travail manuel ; après que le travail est devenu non seulement un moyen de subsistance, mais également le besoin de la vie ; après qu'avec le développement complet des individus, les forces productives ont grandi elles aussi et que toutes les sources de la richesse collective se réalisent pleinement, alors seulement, l'étroit horizon juridique bourgeois, pourra être dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux : “ De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ”.

K. Marx, Pour la critique du programme de Gotha (1875).

 

36. Chang Chun‑chiao, La dictature complète sur la bourgeoisie, dans Œuvres de Mao Tsé-toung, vol. 25.

 

37. “ Certains sont venus objecter que si on abolissait la propriété privée, toute activité cesserait et que ce serait le règne de la fainéantise universelle.

Si cela était, il y a beau temps que la société bourgeoise aurait succombé à la fainéantise, car ceux qui y travaillent ne profitent pas et ceux qui y profitent ne travaillent pas. Toute cette critique se ramène à une tautologie : là où il n'y a plus de capital, il n'y a plus de travail salarié ”.

K. Marx‑F. Engels, Manifeste du Parti communiste (1848), dans Œuvres complètes, vol. 6.

Voir le point 6 du chapitre V de ce Projet de Manifeste programme.

 

38. Le plan du capital

Référence : Don Quichotte et les moulins à vent ‑ A propos du mot d'ordre “ lutte contre le plan de la bourgeoisie, pour sortir de la crise ” dans Rapporti Sociali n° 0 (1985) ; édition en français : dans Rapports Sociaux n° 0 (1989) ; édition en anglais : dans Social Relations n° 1 (1992).

 

39. L'impérialisme est une superstructure du capitalisme

“ Il n'y a jamais eu d'impérialisme pur, sans base capitaliste, il n'y en a jamais eu, il n'y en a nulle part et il n'y en aura jamais. C'est généraliser de façon erronée tout ce qu'on a dit des consortiums, des cartels, des trusts, du capitalisme financier, quand on a représenté ce dernier comme une formation ne reposant sur aucun des fondements de l'ancien capitalisme. ... Si Marx disait de la manufacture qu'elle était une superstructure de la petite production de masse, l'impérialisme et le capitalisme financier sont des superstructures de l'ancien capitalisme.

Défendre le point de vue qu'il y a un impérialisme intégral sans ancien capitalisme, c'est prendre ses désirs pour des réalités ; ... L'impérialisme est une superstructure du capitalisme. Quand il s'écroule, le sommet s'effondre et les fondations sont mises à nu ”.

V.I. Lénine, Rapport sur le programme du parti (1919), dans Œuvres, vol. 29.

 

40. “ Operaïstes ”

Courant culturel et politique né en Italie au début des années 60, du XXe siècle, qui a fait sienne la conception de l'Ecole de Francfort, en a fait la propagande et a tenté de la mettre en œuvre sur le terrain politique. Ses représentants mettaient au centre de leur démarche, le contenu du travail, la technique de production et les formes d'organisation du travail, au lieu des rapports de production pris dans leur ensemble. Un trait typique des ouvriéristes fut la thèse selon laquelle les conquêtes que les masses populaires ont arrachées à la bourgeoisie impérialiste, grâce au mouvement communiste, seraient en réalité d'astucieuses réformes conçues et mises en œuvre par la bourgeoisie, aux fins d' “ intégrer ” la classe ouvrière dans le système capitaliste et de créer ainsi un nouvel espace pour l'expansion du mode de production capitaliste. En fait, les ouvriéristes niaient la thèse marxiste selon laquelle le capital tend à augmenter la misère, l'oppression, l'asservissement, l'abrutissement et l'exploitation des masses populaires, tendance qui se traduit d'autant plus dans la réalité que la lutte de classe du prolétariat contre lui est faible. Les conceptions des ouvriéristes ont eu une large influence sur les groupes dirigeants de Potere Operaio, Lotta Continua et Autonomia Operaia. Les principaux représentants de l'ouvriérisme furent Renato Panzieri (avec la revue Quaderni rossi), Mario Tronti, Asor Rosa, Toni Negri.

 

41. École de Francfort

Conception du monde élaborée par des intellectuels organisés par l'Institut des Sciences Sociales de Francfort, institution fondée dans les années 20, du XXe siècle, grâce à des fonds mis à disposition par certains groupes impérialistes allemands, dans le but de s'opposer à l'influence idéologique de l'Internationale Communiste. Les thèses principales de l'Ecole de Francfort sont les suivantes.

— Les rapports de production capitalistes sont incorporés dans les forces productives : dans l'outillage, dans l'organisation du travail, dans les structures de production. Donc il n'existe pas de contradiction entre les forces productives collectives générées par le capitalisme et les rapports de production capitalistes, contradiction qui selon le marxisme, au contraire, est la contradiction fondamentale du capitalisme, qui en provoquera inévitablement la fin.

— La bourgeoisie impérialiste est en mesure de gouverner les contradictions de la société bourgeoise et d'intégrer dans celle‑ci la classe ouvrière. Donc le capitalisme élabore son plan (le plan du capital) sur la base duquel il dirige toute la société.

— Le capitalisme est un mode de production destructeur et pervertisseur ; son remplacement par le communisme est souhaitable et moralement nécessaire, mais ce n'est pas un processus historique objectif et inévitable qui fait grandir nécessairement dans la société les forces qui le mettent en œuvre.

— Les promoteurs de la lutte pour substituer le communisme au capitalisme sont les intellectuels critiques et en général tous ceux qui sont en mesure de comprendre le caractère négatif du capitalisme (les critiques du capitalisme).

— Les plus célèbres représentants de l'Ecole de Francfort ont été T.W. Adorno, M. Horkheimer, H. Marcuse, J. Pollock. Elle a eu une grande influence dans le monde universitaire européen et américain, dans la période du “ capitalisme à visage humain ” (1945-1975) et, avec le révisionnisme moderne, elle a contribué à rendre la vie difficile au mouvement communiste, au cours de la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Comme le révisionnisme moderne, l'Ecole de Francfort nie que le capitalisme produise inévitablement des crises et des guerres, nie le rôle révolutionnaire de la classe ouvrière, nie que le bilan du mouvement communiste est pour l'essentiel positif. L'Ecole de Francfort a toujours prétendu être marxiste et ses représentants ont prétendu être des continuateurs critiques du marxisme.

 

42. Le mouvement de résistance des masses populaires à l'avancée de la crise de la société bourgeoise et les tâches des Forces subjectives de la révolution socialiste, dans Rapporti Sociali n° 12/13 (1992).