Projet de Manifeste programme du (nouveau)Parti communiste italien

Table des matières

Chapitre IV

 

Programme pour la phase socialiste

 

La classe ouvrière, au cours de la lutte contre la bourgeoisie impérialiste pour le pouvoir, prendra toutes les mesures possibles pour promouvoir la plus grande mobilisation anticapitaliste et le plus d'organisation possibles des masses populaires dans le cadre du front anticapitaliste. Elle prendra toutes les mesures qui favorisent le plus grand déploiement d’énergie des masses populaires dans la lutte pour résoudre les problèmes quotidiens de leur vie et pour éliminer la domination de la bourgeoisie impérialiste. Elle prendra toutes les mesures qui permettent une plus grande éducation des masses, à travers l’expérience, pour résoudre par elles-mêmes leurs problèmes et pour se gouverner.(1)

Après la conquête du pouvoir, la classe ouvrière emploiera le pouvoir conquis pour procéder aux transformations qui permettront le déploiement maximal de l’initiative des masses populaires et pour l’orienter à transformer les rapports de production, le reste des rapports sociaux et les conceptions dérivant des anciens rapports. La manière la plus rapide, la plus efficace, la moins douloureuse par laquelle les masses peuvent apprendre à se gouverner et à gouverner tout le pays est de commencer à gouverner. La classe ouvrière et son parti communiste doivent soutenir et promouvoir la mobilisation des masses, les organiser et les diriger vers cet objectif.(2)

Aussi difficile que soit l’apprentissage des masses et autant d’erreurs qu’elles puissent commettre, il n’y a pas d’autre manière pour elles de prendre en main leur destin, car la domination bourgeoise les tient éloignées des “ affaires sérieuses ”, des “ affaires délicates ” qui décident de leur vie. La bourgeoisie cherche par tous les moyens à les abrutir et à les corrompre. La classe ouvrière ne peut compter que sur elle-même pour procéder à sa propre émancipation et mettre fin à toute forme d’exploitation de l’homme par l’homme, à la division en classes d’exploiteurs et d’exploités, à l’existence de l’Etat. L’histoire des pays socialistes a démontré que les masses organisées et dirigées par la classe ouvrière apprennent vite et gèrent leurs affaires mieux que n’importe quelle bande de fonctionnaires bourgeois.

Voici les principales mesures pour lesquelles le parti se bat afin de les mettre à exécution immédiatement à partir du moment de la conquête du pouvoir de la classe ouvrière. Ce ne sont pas des aspirations arbitraires et accidentelles, ce sont des transformations objectivement nécessaires et c’est la tendance positive de la société actuelle, ce sont les moyens pour commencer à résoudre les contradictions actuelles qui la déchirent.(3)

 

4.1. La dictature du prolétariat

 

1. A tout niveau (central, régional, provincial, communal, de zone, d’unité de production, d’entreprise, d’école, d’institution, etc.), tout le pouvoir (législatif, exécutif, judiciaire, économique, militaire, de police, culturel, d’éducation, etc.) appartient à un Conseil unique (assemblée, chambre) composé de délégués élus et révocables à tout moment et sans exception par ceux qui les ont élus. Chaque Conseil nommera et révoquera ses propres organes de travail.

2. Les collèges électoraux sont les unités de travail, les entreprises, les écoles, les institutions, etc. Là où elles sont trop petites pour élire un délégué, elles sont regroupées sur une base territoriale. Ont le droit de vote tous ceux qui font un travail socialement utile, reconnu comme tel par la collectivité, indépendamment de l’âge, du sexe, de la nationalité, de la religion, de la langue, etc.

3. Auto-gouvernement à tout niveau (central, régional, provincial, communal, de zone, d’unité de production, d’entreprise, d’école, d’institution, etc.). Elimination de toute autorité locale nommée d’en haut.

4. Organisation générale des masses et prise en charge directe par les organisations de masse des tâches d’organisation et de gestion d'un nombre croissant d'aspects de la vie locale : économie, culture, santé, éducation, administration de la justice, ordre public, défense du territoire, lutte contre la contre-révolution, milice territoriale, politique, administration de la justice, etc.

5. Election et révocabilité à tout niveau des juges, des fonctionnaires de l’administration publique, des dirigeants des forces armées et de la police, des dirigeants de toute institution, des enseignants et de toute personne chargée de fonctions publiques.

6. Les fonctions de police et des forces armées sont effectuées par toute la population qui jouit des droits politiques. Des corps spéciaux et professionnels seront constitués seulement pour combattre la réaction et la contre-révolution et pour se défendre contre les agressions. Ils interviennent en appui des masses et rendent compte aux masses de leur action.

7. Chaque personne chargée d'une fonction publique est rétribuée pour elle. Les salaires des délégués de chaque ordre et grade, comme celui des fonctionnaires publics, ne sont pas supérieurs à celui d’un ouvrier du niveau supérieur. Toutes les attributions de locaux, de moyens de transport et autres fournitures connexes à l’exercice de la fonction des délégués sont publiques et liées à la fonction et ne peuvent devenir d’aucune façon leur propriété personnelle. Les délégués ne jouissent d’aucune immunité : tout citoyen peut les mettre en accusation devant leurs électeurs ou devant le Conseil qui les a nommés délégués.

8. Dissolution de chaque organe de l’Etat actuel, de son administration publique à tout niveau (gouvernement, conseils locaux, conseils municipaux, structures scolaires, sanitaires, de prévoyance, d’assistance, etc.), de ses forces armées, de ses corps de police de toutes sortes, de ses associations d’arme (ex. Association nationale des carabiniers, Association nationale des officiers de la marine, etc.), des ordres de chevalerie (ex. Souverain Ordre de Malte, Ordre du Saint-Sépulcre, etc.) et des congrégations, des associations de la classe dominante actuelle, de ses associations professionnelles et de toutes ses formes de regroupement.

Abolition des titres de noblesse et des prérogatives, des immunités et des privilèges y afférents. Abolition de toutes les institutions et de tous les privilèges féodaux qui existent encore (Vatican, églises, revenus ecclésiastiques, associations charitables, franc-maçonnerie, ordres, etc.). Annulation du Concordat et des traités avec lesquels pour le compte de la bourgeoisie impérialiste le fascisme a constitué le Vatican et que le régime démocrate-chrétien a rénové.

Aux personnes qui travaillent dans les organismes dissous est assuré le nécessaire pour vivre et elles sont employées dans des travaux appropriés à leurs aptitudes et aux besoins de la société.

9. Abolition de tous les droits politiques et civils pour tous les membres de l’ancienne classe dominante. Répression de toute tentative de la bourgeoisie de restaurer son pouvoir et ses privilèges, d’user de son autorité morale et de ses moyens pour influencer les masses et la vie sociale.

10. Séparation absolue de l’Etat et de l’administration publique des églises. Egalité des droits pour tous les cultes. Liberté de pratiquer chaque culte et religion. Liberté de n’en pratiquer aucun et de faire de la propagande pour l’athéisme.

11. Elimination de toutes les bases étrangères et de la présence des forces armées et des corps de police et d’espions d’Etats étrangers. Annulation de tous les traités signés par l’ancien régime, y compris ceux qui créent le nouveau “ espace vital ” des groupes impérialistes allemands (UE, etc.). Expulsion de tous les représentants officiels et des agents d’Etats étrangers de toutes sortes qui ne respectent pas les dispositions des nouvelles autorités, qui cherchent par n’importe quel moyen à influencer les masses et la vie sociale ou dont la présence n’est plus nécessaire. Interdiction à tous les citoyens italiens d’entretenir des relations avec des Etats ou des administrations publiques étrangères sans les rendre publiques.

Collaboration avec les mouvements révolutionnaires et progressistes du monde entier.

 

4.2. La structure de la société

 

1. Destruction des réseaux des relations financières qui, assemblant l’épargne de millions de personnes avec le capital financier de la bourgeoisie impérialiste, étouffent de fait l’activité économique réelle. Annulation des prêts, des hypothèques et des dettes envers les banques, l’Etat et la bourgeoisie impérialiste. Annulation des intérêts sur les dettes contractées parmi les membres des masses populaires. Annulation des dettes et crédits contractés avec des pays étrangers. Annulation des propriétés financières de la bourgeoisie impérialiste. Transformation des patrimoines financiers de la moyenne bourgeoisie et des travailleurs en épargne qui ne produit pas d’intérêts, que les titulaires peuvent utiliser comme revenu complémentaire ou différé, à pouvoir d’achat constant. Protection de l’épargne des travailleurs, des pensions de retraite et de tous les autres moyens de subsistance et des garanties acquises par les travailleurs.

Changement de la monnaie et remise de son émission et de sa gestion à une banque unique. Réduction des fonctions de l’argent à celles de moyen d’échange et de mesure de la consommation individuelle. Nationalisation de tout le patrimoine artistique, des richesses immobilières et mobilières, de la terre, du sous-sol et des eaux (sources, puits, étangs, etc.).

2. Elimination sans indemnités de la propriété des grands capitalistes de l’industrie, de l’agriculture, du commerce, des transports, de la recherche, etc. Constitution dans chaque unité productive expropriée d’une direction qui unit l’initiative des travailleurs de l’unité avec la direction générale de la classe ouvrière dans le pays, le particulier avec le général. Gestion des entreprises selon un plan national et des plans locaux qui assignent les tâches à accomplir et les ressources et définissent la destination des produits.

3. Protection de la propriété individuelle des travailleurs autonomes, soutien à l’application des technologies les plus avancées, les plus sûres, les plus propres, les moins polluantes et les plus productives. Commandes et fournitures planifiées pour les entreprises individuelles et assurance des débouchés.

Transformation graduelle et volontaire des entreprises économiques familiales et individuelles et des autres à caractère encore insuffisamment collectif en entreprises coopératives.

4. Planification nationale de l’emploi des ressources, de l’entretien et de la création des ressources naturelles, de la production de chaque unité productive, de la répartition des produits et des échanges avec les autres pays. Echanges économiques avec tous les pays sur la base de l’intérêt réciproque et du respect de l’indépendance nationale.

Mobilisation des masses contre la pollution de l’environnement, le gaspillage d’énergie et des ressources matérielles et pour améliorer la qualité hygiénique, écologique et fonctionnelle des produits.

5. Chacun doit effectuer un travail socialement utile, excepté celui qui est reconnu inapte au travail en raison de l’âge, de la maladie ou de l’invalidité. Le travail domestique doit être traité comme un travail socialement utile et rendu le plus collectif possible (cantines, laveries, réparations domestiques, etc.) pour combattre l’isolement et la marginalisation des femmes.

Chacun reçoit à titre individuel un revenu, selon la mesure définie proportionnellement à la quantité et à la qualité du travail effectué, estimé par les collectifs de travail et par les conférences des travailleurs au niveau local, régional et national. Aux personnes qui pour des motifs valables n’effectuent pas un travail socialement utile (enfants, étudiants, personnes âgées, invalides, etc.) est attribué un revenu qui doit constituer la base matérielle pour émanciper les femmes des hommes, les enfants et les jeunes des parents, etc.

Sur cette base, l’élimination de toute activité criminelle, spéculation, corruption, complot, etc. sera une tâche simple par la population elle-même.

6. Limitation de la journée de travail obligatoire, mettant en acte l’obligation générale du travail. Aujourd’hui plus de la moitié de la capacité de travail de la population est gaspillée : inutilisée, utilisée dans des activités socialement inutiles ou sous-employée.

Interdiction du travail supplémentaire et du travail de nuit excepté dans les cas où cela est techniquement indispensable. Limitation du nombre des années pendant lesquelles une personne pourra être employée dans des travaux nocifs. Rotation dans les travaux nocifs, fatigants et pénibles. Interdiction des relations de travail non déclarées.

Valorisation dans chaque secteur du travail volontaire, en développant sur une grande échelle ce que les masses ont déjà commencé à faire dans la société bourgeoise. Distinguer le travail volontaire du travail obligatoire auxquels tous doivent donner leur contribution.

Tendre, au fur et à mesure que la situation concrète le permet et que la production croît, à distribuer “ à chacun selon ses besoins ”.

Tendre à transformer toutes les activités en travail volontaire, libre expression de la créativité et de l’énergie physique et spirituelle de chaque individu dans l’organisation sociale. Conséquente réduction du travail obligatoire jusqu’à son élimination.

7. Interdiction de l’emploi des femmes dans des conditions dangereuses pour l’organisme féminin. Congés maternité et congés payés pour soins des enfants. Institution dans chaque entreprise, dans chaque complexe d’entreprises et dans chaque complexe locatif de crèches, d’écoles maternelles et de tout ce qui est nécessaire à la vie et aux relations sociales des enfants et des adultes.

8. Le maintien, les soins et l’instruction des enfants ne doivent pas peser économiquement sur la famille. A chaque enfant, la société attribue un revenu. Les parents doivent être assistés durant la période où les enfants sont dépendants.

9. Assurance à la charge de la société pour tous les cas d’inaptitude temporaire ou permanente au travail.

10. Institution d’inspecteurs du travail élus et révocables par les travailleurs, avec l’autorité d’intervenir et de prendre des mesures nécessaires à l’hygiène, à la sécurité du travail et à la prévention de la pollution.

11. Créations de bureaux de placement chargés de distribuer la main-d’œuvre rationnellement dans tous les travaux nécessaires et d’assurer le plein emploi de toute la population. La capacité de travail est la ressource la plus précieuse et doit être constamment améliorée et valorisée. En ce qui concerne les programmes scolaires, la participation à la production doit être prévue et les anciens doivent pouvoir donner volontairement toute la contribution que leurs forces leur permettent.

12. Mesures qui facilitent la formation professionnelle des travailleurs et la collaboration dans les entreprises avec l’objectif de réduire la division entre le travail manuel et le travail intellectuel, le travail d’exécution et le travail de direction, le travail d’organisation, de planification, de contrôle. Conférences des collectifs de travail. Echanges d’expériences avec les collectifs des autres entreprises.

13. Mesures qui facilitent la coordination entre ville et campagne, échanges, séjours, etc. Industrialisation et urbanisation des campagnes, extension des villes dans les campagnes, pour rompre l’isolement, l’exode rural et la surpopulation des zones urbaines.(4)

14. Mesures pour assurer une vie digne aux personnes âgées pour leur offrir la possibilité de mettre leur expérience au service de la société dans les formes et dans la mesure où leurs forces le leur permettent. Promouvoir l’utilisation de ce qu’ils peuvent donner de façon qu’ils soient et se sentent utiles et heureux du prestige et de l’affection qui leur sont dus.

 

4.3 La superstructure de la société

 

1. La maternité et les soins donnés aux enfants seront considérés comme activité socialement utile, non comme une question privée. Education universelle à la maternité, à la paternité et aux soins physiques, moraux et intellectuels des nouvelles générations comme tâche et devoir de la société tout entière. Protection matérielle et morale des femmes enceintes, de l’accouchement à la période qui le suit immédiatement pour que la grossesse, l’accouchement, les soins apportés aux enfants et la récupération physique et morale de la personne elle-même soient conduits dans les meilleures conditions.

2. Les soins, l’éducation et la formation physique, morale et intellectuelle des enfants et des adolescents sont une mission de la société. Associations de parents, unité de travail, administration publique et organisations de masse doivent s’en occuper activement. Développer au maximum les relations entre les générations, rompre la dépendance personnelle sur le plan matériel et psychologique des adolescents et des jeunes par rapport à leur propre famille.

3. Adopter des mesures pour promouvoir la participation des jeunes générations à toutes les fonctions sociales auxquelles ils peuvent participer, dans la mesure de leurs forces, avec pour objectif principal leur formation et non leur participation à la production. Favoriser de toutes les manières l’expérience, la connaissance et les relations formatrices.

4. Instruction générale polytechnique (par la connaissance théorique et pratique des principales branches de la production, de l’activité sociale et des activités culturelles) gratuite et obligatoire pour tous jusqu’à seize ans. Lien étroit entre l’instruction et le travail social productif. Favoriser avec des mesures appropriées l’instruction à chaque niveau et à tout âge.

Passage de l’instruction publique aux organes de l’auto-gouvernement local, suppression de chaque intervention du pouvoir central dans l’élaboration des programmes scolaires et dans le choix du personnel enseignant. Election des enseignants par la population locale et révocabilité par la population des enseignants indésirables. Répartition de vivres, de logement, et de matériel scolaire aux élèves et aux étudiants par l’administration publique.

5. Education sexuelle universelle et soins pour la santé et pour le bien-être sexuel de chaque individu comme devoir de la société. Mobilisation des masses pour lutter contre l’exploitation et la violence faites aux femmes et aux enfants, contre l’asservissement et la soumission des femmes aux hommes.

6. Service sanitaire national. Chaque citoyen a le droit aux soins et à la meilleure assistance sanitaire que la science peut mettre à disposition. Récupération publique et valorisation de toutes les pratiques anciennes et modernes, italiennes et étrangères, qui démontrent leur validité pour améliorer la santé et le bien-être. Instruction sanitaire universelle et lutte contre la propriété privée de la médecine par les médecins. Mobilisation des masses pour améliorer les conditions physiques et mentales.

7. Réorganisation générale des services (école, santé, culture, loisirs, cantines, etc.) les mettant au service de la promotion du bien-être des classes opprimées de la société actuelle. Mobilisation des masses pour gérer directement les services à tous les niveaux, réduisant au minimum indispensable la direction centrale. Lutte pour transformer le sport, la culture et les activités créatives et récréatives d’activités professionnelles en activités librement pratiquées par les masses.

8. Les réseaux de services (téléphone, poste, radio, Internet, chemins de fer, services urbains, autoroutes, routes, services sanitaires, écoles, musées, etc.) doivent être en principe disponibles et libres d’accès de manière à contribuer le plus possible au bien-être, au repos, au divertissement, à l’élévation culturelle et au développement des relations sociales. Des limitations ne sont acceptables que si elles sont indispensables, car personne ne doit être exclu.

9. Nationalisation du patrimoine immobilier urbain et libre possession de l’habitation pour chaque famille ou noyau autonome, protection de la propriété des travailleurs sur leur propre habitation. Mobilisation des masses pour la manutention et l’amélioration de la salubrité des habitations. Instruction des masses sur l’usage en sécurité des réseaux domestiques (électricité, gaz, etc.). Raccordement de toutes les habitations aux réseaux de services. Libre disponibilité de l’espace et du patrimoine immobilier pour les activités sociales au niveau des communautés locales.

10. Absolue liberté de langue et de culture pour les minorités nationales et linguistiques. Mesures pour développer la culture traditionnelle et assurer la vie des minorités dans tous ses aspects.

11. Développement d’une culture qui aide les masses populaires à comprendre leurs propres problèmes matériels et spirituels, et à y trouver des solutions appropriées. Liberté de religion, de pensée et de propagande. Chaque groupe organisé aura droit d’user des moyens matériels nécessaires à sa propre vie spirituelle (presse, radio, TV, réseaux informatiques, locaux, autre matériel).

Toutes les connaissances et le patrimoine scientifique doivent être employés au service des masses, pour améliorer les conditions matérielles, morales et culturelles de chaque individu. Abolition de la propriété des découvertes et des œuvres artistiques, des droits d’auteur, des brevets, etc.

Mobilisation des intellectuels pour qu’ils utilisent le patrimoine social, dont ils sont les dépositaires, pour aider les masses à se comprendre elles-mêmes, à mieux comprendre leurs propres conditions matérielles, leurs propres sentiments, leurs propres états d’âme, leurs propres relations et à les diriger le mieux possible.

 

NOTES

 

1. Sur le programme de la révolution socialiste :

K. Marx-F. Engels, Manifeste du Parti communiste (1848), chap. II, dans Œuvres complètes, vol. 6.

K. Marx, Pour la critique du programme de Gotha (1875).

V.I. Lénine, A propos du projet de révision du programme (1917), dans Œuvres, vol. 24.

 

2. Que veut dire mobiliser les masses sur un objectif ?

En général et à grands traits cela signifie :

1. faire des recherches et étudier le problème (quelle est la situation dans les masses et quelles sont leurs opinions par rapport à ce problème ?)

2. découvrir des situations favorables, conduire des expériences type, corriger les erreurs et obtenir des résultats ;

3. repérer la gauche, le centre et la droite et définir les objectifs, les lignes et les méthodes ;

4. Mobiliser et organiser la gauche (appel, organisation, direction) pour développer son travail envers le centre et la droite ;

5. suivre le travail, recueillir les expériences, faire le bilan et définir à nouveau la gauche, le centre et la droite, les objectifs, les lignes et les méthodes.

 

3. “ Il n'y a, il ne peut y avoir dans la social-démocratie aucun mot d’ordre “ négatif ”, qui ne servirait qu'à “ exacerber la conscience du prolétariat contre l’impérialisme ”, sans montrer en même temps par une réponse positive comment la social-démocratie résoudra la question correspondante lorsqu'elle sera elle-même au pouvoir. Un mot d’ordre “ négatif ”, non rattaché à une solution positive déterminée, n’“ exacerbe ” pas, mais émousse la conscience, car un tel mot d'ordre est du néant, un cri dans le vide, une déclamation sans substance. ”

V.I. Lénine, Une caricature du marxisme et à propos de “ l’économisme impérialiste  ” (1916), dans Œuvres, vol. 23.

 

4. F. Engels, La question du logement (1872-1887).